Les périodes de Noël et les rassemblements familiaux sont propices à des récitals en tout genre, plus ou moins bien préparés. Et lorsque, comme moi, on est fan de piano, il y a de quoi faire ! Instrument soliste incomparable, il est aussi le roi de l’accompagnement. Et quand on est une famille de pianistes, le quatre-main s’impose.

Dans l’histoire de la musique, le piano à quatre main s’est développé en même temps que l’instrument s’est installé petit à petit dans les (riches) familles d’Europe. Le répertoire associé s’est alors développé autour de trois grandes familles : les œuvres de petite dimension, les transcriptions d’autres ensembles et les œuvres de grande dimension.

Les œuvres de petite dimension

De types suites, sonates ou variations, elles sont dédiées à un public amateur éduqué. Pas toujours faciles, ces œuvres sont composées de mouvements brefs aux ambiances différentes. Très amusantes à jouer elles ravissent en général les auditeurs. Les sonates de Mozart, qui est l’un des premiers à développer le genre, Diabelli, Schubert mais aussi Debussy avec sa Petite suite, proposent un catalogue tout à fait intéressant.

Les suites Dolly de Fauré et Ma mère l’Oye de Ravel sont sans doute les plus fameuses et entrent pour moi dans cette catégorie. Mais attention ! Elles ne sont pas faciles à jouer et demandent des répétitions, séparément et ensemble.

Les transcriptions

Très répandues au XIXème siècle, elles étaient un moyen idéal pour diffuser des œuvres orchestrales et les faire connaître à un public plus large. À défaut d’enregistrement, les alternatives étaient minces et il faut dire qu’il était plus facile de monter une œuvre avec deux (bons) pianistes plutôt qu’un orchestre. Franz Liszt, qui s’acharnait à faire connaître le répertoire de son époque, est sans doute le plus grand transcripteur pour piano à quatre mains, à commencer par les neuf Symphonies de Beethoven ou la Symphonie fantastique de Berlioz. J’aime beaucoup l’arrangement de Ma patrie de Smetana (dont la fameuse Moldau). D’autres œuvres sont transcrites par leurs auteurs mêmes, comme les Danses hongroises de Brahms. Quant aux célèbres Danses slaves de Dvořák, elles ont en fait été écrites d’abord pour quatre mains, puis arrangées pour orchestre par son auteur.

D’une manière générale, ces arrangements sont peu joués et peu enregistrés aujourd’hui. Il faut dire que leurs alternatives orchestrales sont en général bien plus intéressantes, et l’ère de l’enregistrement les a un peu rendues désuètes. Elles restent vives grâces à certains duos professionnels qui les proposent en concert, ou en bis. Les pianistes professionnels se tendent plus naturellement vers le répertoire pour deux pianos, qui offre une palette plus intéressante tant pour les musiciens que pour les compositeurs (dans un contexte où avoir deux pianos ne pose en apparence aucun problème !).

Les œuvres de plus grande envergure

Enfin, certains compositeurs se sont pris au jeu et se sont engagés dans des compositions beaucoup plus ambitieuses, destinés aux grands pianistes qui se rencontrent le temps d’un concert ou aux amateurs aguerris. La célèbre fantaisie de Schubert entre indubitablement dans cette catégorie. Schubert a lui-même composé d’autres œuvres d’envergure comme deux sonates.

Les frères Lucas et Arthur Jussen incarnent à merveille l’esprit familial qui émane du piano à quatre main. Je les ai vus interpréter cette sonate au festival de la Roque d’Anthéron.

Le piano à quatre main offre un répertoire varié et intéressant et s’invite très facilement pour les fêtes de Noël où les oreilles attendries tolèrent plus facilement les approximations musicales.

Liens intéressants :

  • https://fr.wikipedia.org/wiki/Cat%C3%A9gorie:%C5%92uvre_pour_piano_%C3%A0_quatre_mains
  • https://imslp.org/wiki/List_of_Compositions_for_Piano_Four-Hands
  • https://www.musicologie.org/20/rusquet_schubert_piano_4_mains.html

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