Nous sommes le 27 août 2017 (oui, je suis en retard pour l’écriture de ce billet, je sais), et m’y revoilà : je piétine pieds nus dans les flaques d’eau des allées du château avant de rentrer à l’eau. J’ai déjà fait ce triathlon dans le passé, en 2013, et le temps était le même : pluie et froid. J’ai donc un souvenir mitigé de ce parcours, mais je crois qu’il mérite une seconde chance. C’est pourquoi je prends la ligne de départ cette année, malgré un prix rédhibitoire de plus de 100€ non licencié…

Venant de Paris, je prends la voiture le matin pour rouler tranquillement vers Chantilly. Ça peut paraître assez cool sur le papier, mais en vérité cela fait se lever très tôt et rajoute une petite touche de stress. D’autant que je me suis un peu perdu sur la route donc je ne suis pas arrivé super en avance. A l’arrivée au château, il y a une immense queue pour prendre son dossard. Si l’organisation m’avait laissé un bon souvenir il y a cinq ans, cette fois-ci ça commence mal. D’autant qu’il commence à pleuvoir vraiment. Je fais mon installation dans le parc à vélo rapidement. Cette fois-ci les emplacements ne sont pas définis vélo par vélo, mais par vague de départ. Je croyais qu’on était tous en retard dans la queue à attendre, mais en fait tous les autres devaient être dans la vague d’après si bien qu’il n’y a plus guère de place où laisser mon vélo !

Je trouve enfin une place. Bien. J’y dépose soigneusement toutes mes affaires mais au moment de quitter les lieux une organisatrice me fait remarquer que je ne suis pas au bon endroit. Quoi ? Rebelote, je dois rechercher une place, dans un allée où il y a encore moins de place. Mon départ est dans quelques minutes seulement mais le bruit court déjà que les départs sont repous. J’espère que c’est bien le cas. Je me presse, et je fais l’impasse sur ma nouvelle technique d’attache des chaussures à vélo avec les élastiques dont je parle dans mon dernier article. Je n’ai clairement pas le temps !

Je galope sur les cailloux pointus vers le sas de départ. Ouf, je suis encore dans les temps. Je vois même la vague précédente partir. En fin de compte je ne partirai pas avant 30 minutes. Ça valait la peine de se presser ! Enfin, vaut mieux dans ce sens là. Pendant que la vague précédent fait sa natation, nous sommes briefés sur les trois parcours. Cette étape est importante, même si dans les faits on n’entend pas tout ce qu’il dit. De proche en proche les sportifs se passent les informations : combien de boucles on doit faire (information principale), où est-ce qu’on rentre et sort, la température de l’eau… des choses comme ça. Je rate une information importante concernant le vélo cela dit, j’y reviendrait. Comme souvent, l’ambiance est super, et tout le monde est à fond pour se lancer.

Il faut en fait que la vague précédente ait fini son parcours (deux boucles) avant de se lancer à l’eau. Le bruit court que le parcours a été raccourci et doublé à cause d’une trop grande quantité d’algues sur les extrémités du bassin. Je crois que c’est ce qui retarde les départs. Un arbitre doit avoir déjà donné l’ordre de se mettre à l’eau car je vois déjà les premiers s’y jeter. Le bassin du château est quelque chose d’assez particulier : on a pied, dans environ 20 centimètres de vase. On identifie immédiatement tous ceux qui viennent pour la première fois, car ils sont surpris ! Cette sensation est inoubliable… car d’abord écœurante. La vase piétinée par deux cents nageurs dégagent rapidement une odeur forte que seul le départ soudain nous fait oublier. Comme toujours, c’est la cohue. C’est le triathlon qui commence ! Rapidement, on s’espace et on peut nager à son rythme. Les algues se font sentir rapidement (à chaque mouvement de bras, au fond…) mais c’est le prix à payer pour nager dans un si beau décor. Même si je finis la nage en 29′, je suis assez content de moi, car j’ai gardé un rythme soutenu et régulier pendant ce parcours assez difficile car il y a beaucoup de virages à 90° et 180°.

Par contre, ma sortie de l’eau est épique. J’attrape la main d’un organisateur, fort bien placé, puis me lance dans des petites foulées pour rejoindre le vélo. Le plan montant qui sort de l’eau m’est fatal et je prends deux énormes crampes aux mollets qui me font perdre l’équilibre et manquent de me faire tomber. Je me reprends mais décide de marcher plutôt que courir. Mes crampes partent vite mais je dois laisser passer quelques concurrents. Bon, maintenant il s’agit de retrouver mon vélo. Je me trompe d’allée, mais je vois rapidement où il est. Je suis assez rapide finalement car j’ai l’habitude, je sais quoi prendre et dans quel ordre.

La première ligne droite à vélo n’est pas un cadeau. Un petit chemin de terre caillouteux, sous une pluie fine. Je suis content d’avoir changé mes pneus depuis Paris ! J’aurais certainement crevé ici. Je suis particulièrement rapide par rapport aux autres et je me surprends à dépasser pas mal de sportifs. Il faut savoir que notre vague de départ rattrape peu à peu les plus lents de la vague précédente. A partir de maintenant, on ne sait pas trop à quel vague appartient quel coureur.

La pluie cesse peu à peu et laisse le loisir de profiter des paysages magnifiques du parcours. La route n’est pas fermée à la circulation, ce qui me vaudra quelques dépassements techniques dans certaines villes, mais les vues maintenant dégagées alors que les premiers rayons de soleil sèchent ma trifonction. Je garde une bonne allure. Le drafting n’est pas autorisé, donc dès qu’on va à la même vitesse qu’un autre cycliste, il faut se décaler, lui laissant la primeur sur la meilleure partie de la route (car oui, la surface n’est pas homogène à cause des roues de voitures qui créent des sillons plus lisses). Les arbitres en scooters veillent au grain. Mieux vaut se placer devant. Je fais une bonne course, j’ai clairement progressé en vélo, et arrivé au kilomètre 40 je suis content de ne pas avoir cédé face au trois autres concurrents avec qui nous avons roulé (sans drafter bien entendu). Mais là, bizarrement, le parcours n’est pas fini, et de longues et interminables lignes droites commencent à user mes jambes. D’ailleurs, avec mes crampes je m’en sors bien, à part une douleur ou deux, j’ai pu rouler à ma convenance. A ma grande surprise, je dépasse un panneau 45 km ! J’apprends plus tard que le parcours vélo était de 48km, si j’avais su je me serais peut-être économisé un peu pour la course à pied…

L’un des cyclistes avec qui je roulais fait une transition du tonnerre et saute de son vélo alors qu’il doit être à 15km/h. Je le voyais par terre, mais finalement il a très bien géré. Je fais une transition plus modeste (et j’oublie de mettre ma casquette) et pars pour la course à pied, qui commence dans de l’herbe et de la forêt. Je suis un peu fatigué alors je trouve un bon rythme posé qui va me caler pour ce début de course. Les concurrents sont bien dispersés. Au bout de 5km environ, je constate que je suis à bout de force et ne peux plus maintenir un rythme de course. En passant devant le château le soleil déjà fort achève mes velléités à accélérer. Le parcours de course à pied est technique, et alterne entre chemins de graviers, de terre et pelouse. Je finis le triathlon en 1h47′, 124ème sur environ 800. Je suis un peu déçu d’avoir flanché en course à pied, mais je me contente de cette très bonne place. Et surtout j’ai passé un bon moment sur ce parcours très agréable.

Malgré les quelques défauts d’organisation que j’ai constaté, c’est un triathlon qui vaut le détour pour sa proximité de Paris, son décor inimitable et un parcours bien balisé (avec les panneaux kilométriques en vélo). A refaire 🙂

 

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