Je reviens de deux semaines de voyages dans les pays du Caucase que sont l’Arménie et la Géorgie. Ce sont des destinations très intéressantes, un peu insolites, et qui valent le coup d’être visitées. Je vous propose un petit tour d’horizon à travers ces deux articles. L’occasion de découvrir ou de redécouvrir cette région.
Erevan, la capitale rose
Le surnom de capitale rose provient du matériaux utilisé, le tuf, qui donne cette teinte à la ville. Avec le basalte, c’est un matériau traditionnel utilisé pour la construction des bâtiments. En arrivant à Erevan, on est surpris par la vitalité de sa population. A toute heure, nombre d’Arméniens et de touristes déambulent dans les rues et vont ici et là profiter du climat doux qui nous a accueilli. J’ai trouvé que tout était fait avec goût et élégance, par exemple dans l’agencement des rues, la végétation, la manière de s’habiller et bien sûr l’architecture ancienne. Ce qui frappe hélas aussi c’est la pollution. On respire beaucoup de gaz d’échappement. Beaucoup de voitures sont vieilles, il n’y a aucune petite voiture (en majorité des Berlines) et peu de déplacements alternatifs comme les vélos, trottinettes ou même scooters. Au bout d’un moment, on suffoque.
Dans la ville se trouve l’imposante construction « Cascades » : un monument étagé qui offre une belle perspective de la ville. Elle est ponctuée d’œuvres d’art monumentales, notamment des sculptures de Botero, comme on peut voir en bas à gauche sur la photo précédente. Le bâtiment carré en haut à gauche est la maison Charles Aznavour, véritable ambassadeur de la culture arménienne en France et dans le monde. Comme cette Cascade, beaucoup de monuments construits sous l’ère soviétique revêtent cet aspect « massif » qui, par leur démesure, désharmonise l’ensemble, selon moi.
Parmi les artistes les plus emblématiques de l’Arménie se trouve, aussi, sans conteste, le compositeur Aram Khatchaturian. Sa résidence de Erevan, offerte par la ville alors qu’il travaillait et vivait en Russie, est opportunément transformée en musée, que je ne pouvais pas rater. Sa musique est bien connue des musiciens du monde entier, notamment pianistes, notamment grâce à son album pour enfant, représenté par sa première édition sur la première photo. On peut observer et écouter le compositeur jouer lui-même l’un de ces pièces, sur cette belle vidéo (que j’ai découverte au musée) :
Avant de quitter Erevan, je voudrais mentionner le très beau musée qu’est le Matenadaran. Il conserve un petit nombre de manuscrits anciens et de premières publications, notamment en arménien mais pas uniquement. Il faut dire que l’écriture arménienne est fascinante. Bien qu’elle fasse partie des langues indo-européennes et que sa graphie est parfois proche du grec ancien, elle a un aspect remarquable et un peu mystérieux. Il en sera de même de la langue géorgienne que je mentionnerai plus tard. Le Matenadaran est un petit musée (hélas) mais absolument fascinant. Je vous met ici quelques photos d’ouvrages qui m’ont intéressés.
Éléments de géopolitique
On ne peut pas passer sous silence la situation actuelle de l’Arménie, qui nous a pratiquement fait annuler notre voyage puisque des attaques ont eu lieu en septembre 2022, soient environ un an et demi après la guerre de janvier 2020 qui oppose l’Azerbaïdjan à l’Arménie. C’est un très vieux conflit, non résolu, qui a pour foyer la région du Haut-Kharabagh, une enclave indépendantiste de population arménienne dans le territoire azerbaïdjanais. A la suite de l’écroulement de l’union soviétique, cette région a clamé son indépendance, qui n’a été reconnue par personne, y compris l’Arménie. Les deux pays revendiquent désormais la région. Cependant, le conflit s’est étendu cette année à la frontière arménienne, c’est à dire en dehors de la zone du Haut-Kharabagh. Dans la carte de l’influence turque mondiale, l’Arménie est une entrave entre l’Azerbaïdjan et la Turquie. Les deux pays aimeraient établir un corridor à travers l’Arménie. L’Arménie peine à se défendre elle-même et compte sur la Russie, son allié historique, pour l’aider à se protéger (mais la Russie a des partenariats forts avec la Turquie, surtout de puis la guerre en Ukraine, et l’Azerbaïdjan…) et plus récemment les États-Unis qui sont venu à la rescousse suite aux récentes attaques. Il y a beaucoup plus à dire, et je vous invite à écouter l’instructif podcast de RFI ici si le sujet vous intéresse.
La situation a eu un impact sur notre voyage dans le sens où nous sommes resté dans les zones à faible risque, et avons écourté notre séjour au profit de la Géorgie.
Dans les montagnes arméniennes
Le pays est fort montagneux, et il n’était pas question de le quitter sans fouler ses versants. C’est ce que nous faisons en s’arrêtant deux nuits à Dilijan, une ville encerclée de montagnes. Grâce à l’office de tourisme, et une application fort instructive (HIKEArmenia), nous suivons le chemin de « tripeak ».
En route vers la Géorgie
Nous n’avons guère fait plus en Arménie, et prenons la route vers Tbilissi, capitale de la Géorgie. Les transports se font beaucoup en mini-bus, qu’ils appellent marshrutni. L’inconvénient c’est qu’ils ne partent que lorsqu’il est plein ! De Dilijan, nous avons quand même pu en réserver un, qui venait d’Erevan. Ca s’est fait à coup de Whatsapp, comme beaucoup des relations que nous avons eu sur place (transport et hôtel). C’est d’ailleurs très pratique, à l’exception que nous n’avions pas de réseau mobile, donc il faut toujours être près d’un réseau WiFi…
La suite en Géorgie !
j’adore je me suis régalé a te lire.Ca donne vraiment envie. Tes descriptions sont parfaites.
Merci pour ce partage !
Joli ! Belles montagnes, ça donnerait envie d’y faire du vélo. On ira peut-être un jour si on trouve un trajet en train pour y aller.
Tu as changé le domaine de ton blog, tout ce qui était sur Vision Fugitive est ici ? Mon lien de « friends » est cassé, faut prévenir 🙂