Nous y voilà : Tbilissi ! Après 5 heures de voyage environ et un passage à la frontière, nous débarquons dans un centre commercial excentré (Isani). La frontière a consisté à se présenter une fois à la sortie de l’Arménie, puis 50 mètres plus loin à l’entrée de la Géorgie. Les 20 personnes que nous étions dans le marshrutni sommes donc descendus et remontés deux fois. Le poste de contrôle était désert et ça s’est passé rapidement. Il en sera de même une semaine plus tard dans le sens inverse.

Au premier abord, Tbilissi nous semble bien plus moderne et bien plus riche qu’Erevan. Il y a beaucoup de trafic, de piétons, d’activité… alors que nous ne sommes même pas au centre ville. La ville est très étendue. Nous prenons le métro pour prendre nos quartiers dans le vieux centre-ville. En fait, tout le cœur de ville est en reconstruction. C’est impressionnant car ils refont en même temps les rues et les bâtiments, qui semblent avoir été vidés de leurs occupants. On réalisera aussi très vite que la vieille ville est beaucoup plus organisée autour du tourisme, ce qui peut être pratique mais aussi ôte une certaine authenticité qu’on appréciait à Erevan. Tous les commerces semblent organisés pour le tourisme.

Cela dit, nos visites, surtout à pied, nous font traverser différents quartiers. Nous allons aux bains (en fait le nom Tbilissi provient de sources chaudes en géorgien) qui sont proposés sous forme de salles privatives. On a l’impression d’être dans une salle de bain dont l’eau provient de la terre. Nous allons aussi à la rencontre de la célèbre cathédrale de la Trinité, un impressionnant bâtiment qui pour une fois ne pêche pas trop par ses dimensions. Les œuvres d’art dans la cathédrale sont magnifiques, et teintées de cette influence byzantine dans les profils des portraits et les fonds et auréoles dorés. Au cours de notre séjour nous avons souvent observé des églises et œuvres religieuses (chrétiennes) récentes, voire flambant neuves, ce qui contraste avec l’image qu’on peut en avoir en France et dans la « vieille Europe ».

La cathédrale de la Trinité de Tbilissi
Comme en Arménie, une statue géante surplombe la capitale. La « mère de la Géorgie » vous accueille avec un bol de vin, boisson traditionnelle, ou un glaive, selon vos intentions en tant que visiteur…

Le jardin botanique est une excursion typique. Son intérêt réside plus dans les vues qu’il offre sur la ville (notamment au pied de la statue) que sur le jardin en lui-même. Il est énorme et nous y avons passé des heures malgré nous, car la sortie à l’ouest était fermée…

L’appel du Caucase

Si nous apprécions la capitale, l’appel des montagnes nous extirpent d’ici. A force de marshrutni (nom très dur à retenir… surtout que par simplification on appelait ça des « matruchka » pendant tout notre séjour), on choisit la destination de Kazbeghi, ville dans le Caucase en fait renommée en Stephantsminda. Le sommet porte toujours le nom de Kazbeghi, qui est à l’origine le nom d’un poète géorgien. A Tbilissi, sur un terrain vague se trouve des dizaines de minibus, avec des panneaux. Si les gens parlent peu anglais, juste le nom de la destination suffit pour se comprendre, ainsi que le montant en faisant des signes avec les doigts. Le but est de trouver un bus presque plein, qui nous garanti de partir bientôt, mais bon en vrai il n’y a pas tant de choix que ça. Toujours est-il que pour aller d’une ville connue à une autre, ça reste un moyen de transport pratique et bon marché.

Stephantsminda est une ville nichée dans les montagnes. J’ai dit pareil de Dilijan en Arménie dans mon dernier article, mais il y a une différence. De taille ! Les sommets sont bien plus haut ici. Et l’altitude du village aussi, à considérer la température fort fraîche… ! Le mont Kazbeghi est le deuxième sommet le plus haut de Géorgie, et le cinquième de tout le Caucase. Et il faut dire que depuis notre auberge, on a une vue de choix sur le sommet. Au soleil, on se dore même la pilule.

En route vers Kazbeghi. Les troupeaux sont fréquents, et les files de poids-lourds très longues. Kazbegi est à 12km de la frontière russe.

Randonnée spectaculaire

Il est possible depuis le village d’atteindre le glacier de Kazbeghi au moyen d’une randonnée qui passe aussi à l’église Guerguéti. C’est notre programme, mais nous savons que le glacier est trop loin pour nous aujourd’hui. Nous souhaitons partir sous le soleil pour ne pas avoir trop froid, ce qui nous impose un départ tardif. Ainsi nous nous arrêterons au col Sabertse qui précède le glacier et qui nous donnera l’occasion d’admirer les vues spectaculaires sur les reliefs du Kazbeghi. La randonnée est particulièrement exigeante et monte raide pendant des heures. Nous avons monté 1200 mètres verticalement pour atteindre une altitude d’environ 3000 mètres.

Batoumi

Batoumi est une grande ville géorgienne, placée à l’ouest du pays, sur la mer Noire. C’est notre dernière destination du voyage. De Kazbeghi nous reprenons un marshrutni (on a dû attendre 40 minutes cette fois-ci) en direction de Tbilissi, puis un train pour Batoumi. Le train est moderne et les réservations peuvent se faire en ligne. Il est ponctuel aussi, et très confortable. En revanche, à Batoumi nous avons été accueilli par un déluge qui a bloqué toute la circulation et retardé le train. Nous avons dû tant bien que mal prévenir notre hôte (avec du WiFi) et marcher sous la pluie pour passer le bouchon de voiture.

Il n’empêche que la ville est fort sympathique. Destination touristique chic, comme le témoignent notamment les casinos, Batoumi semble moderne et neuve au premier abord. Elle adopte de manière assumée les codes européens en créant une place au style vénitien ici (Piazza) ou grec là (Collonades). La pollution nous gratte la gorge ici aussi, surtout venant des montagnes, et en visitant d’autres recoins de la ville on observe des différences notables entre le bord de mer clinquant et les bas-quartiers plus poussiéreux.

Le bord de mer présente un aspect drôlement soviétique par les espaces grandioses et des architectures brutes, mais pour sûr Batoumi a l’audace de construire des bâtiments originaux.

Le bord de mer de Batoumi

Le parc botanique, à l’extrémité de la ville, vaut le coup de mini-bus. Il est gigantesque, bien plus intéressant que celui de Tbilissi, et s’élève pour nous laisser admirer la mer Noire sous différents angles.

Entre montagne et mer

C’est ainsi, entre montagne et mer, que peut se résumer notre voyage en Géorgie. Le voyage retour chez nous nous prendra deux jours complets en passant par Tbilissi (train), Yerevan (marshrutni qui en fait s’est transformé en mauvais taxi) et Paris (avion). Je n’ai pas parlé de nourriture pendant ce voyage, qui est partout succulente et fraîchement préparée, alors je vous laisse avec cette photo de Khtchapuri, plat typiquement géorgien (parmi d’autres) qui consistent en une pizza en forme d’œil avec du beurre, du fromage et de l’œuf dans sa version de base. Bon appétit !

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1 commentaire

  1. J’ai adoré !
    L’audace de construire des bâtiments originaux ! Les photo, l’ambiance, la praticienne du périple…
    Il est vrai qu’avant de lire la fin de cet article j’avais carrément envie de terminer sur un troisième tome pour clôturer ce voyage : Caucasian Food!

    Merci pour ce partage qui oriente ma journée vers l’Est 🙂

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