Pour ceux qui me connaissent, j’aime les films, et j’aime le piano. Et ça tombe bien, car côté films avec du piano, on est servi. Voici une petite revue de films. Partagez-moi vos favoris !
Shine, 1996
Shine est un film australien de Scott Hicks qui relate la vie du pianiste David Helfgott. Il a obtenu l’oscar du meilleur acteur pour Geoffrey Rush. On le voit travailler et se préparer à jouer le troisième concerto pour piano de Rachmaninoff, summum de la difficulté pianistique (pas forcément faux). Mais surtout le film retrace parfaitement son évolution psychologique jusqu’à atteindre un trouble psychique grave. Ce film, et cette histoire véridique !, entretient quelque part le mythe de « l’artiste fou », et d’une admirable manière. J’adore ce film.
Tokyo Sonata, 2008
Il s’agit bien plus d’un film sur la dislocation d’une famille japonaise que sur le piano en soi. Réalisé par Kiyoshi Kurosawa, il raconte le licenciement que subit un père de famille, qu’il cache par honte, tout en interdisant formellement que le plus jeune fils accède à son rêve : jouer du piano. J’y vois aussi un terme couramment abordé de l’inaccessibilité de la musique, et de l’art en général. C’est un très beau film, sensible et très pudique. Ici, c’est la sonate au clair de lune qui est mise en avant, et d’une très belle manière.
Le piano dans la forêt, 2009
Restons au Japon avec ce film qui est un peu un ovni pour moi, mais un très bel ovni ! Réalisé par Masayuki Kojima, ce film d’animation met en exergue la dualité de la musique entre travail acharné et libre cours à la spontanéité. Ou en d’autres terme la musique écrite et la musique improvisée. La première est incarné par un enfant d’une famille aisée qui prépare un concours prestigieux, et la seconde par un enfant défavorisé n’ayant pas accès à la formation ni même à un piano… jusqu’à ce qu’il en trouve un par hasard en plein milieu de la forêt. Seul lui arrive à en tirer un son… Ce piano mystérieux va rapprocher les deux enfants que tout oppose, à part l’amour de la musique, du piano. Un film onirique et précieux.
La leçon de piano, 1993
La Leçon de piano est un film franco-australo-néo-zélandais réalisé par Jane Campion, sorti en 1993. Il remporte cette année-la la Palme d’or du Festival de Cannes (premier et seul film d’une réalisatrice à avoir reçu cette récompense dans l’histoire du festival). Ada, mère d’une fillette de neuf ans, s’apprête à partager la vie d’un inconnu, au fin fond du bush néo-zélandais. Son nouveau mari accepte de transporter toutes ses possessions, à l’exception de son piano, qui échoue chez un voisin illettré. Le film exploite le côté érotique du piano, et la viscérale relation qu’a un musicien avec son instrument. Pas vraiment sur l’art du piano, le film coup de poing a eu une grande résonance lors de sa sortie en salle, et nous montre des images fortes et parfois violentes.
De battre mon cœur s’est arrêté, 2005
Dans ce film puissant de Jacques Audiard, Romain Duris incarne Tom, qui travaille dans l’immobilier (véreux…). D’une mère pianiste, il aspire à devenir concertiste et travaille secrètement à cette fin. On retrouve aussi un thème cher au cinéma de la confrontation de mondes qui à première vue s’opposent : la violence et l’agressivité de la réalité, face à la beauté et la douceur de la musique (thème repris dans les films Quatre minutes ou Au bout des doigts, et d’une certaine façon dans Tokyo Sonata). Le personnage travaille une partition de Bach, une toccata, avec beaucoup de difficultés et de remises en questions. Le caractère opposé de sa professeur de piano (Linh-Dan Pham) et ses mains meurtries par sa vie de vaurien incarnent parfaitement cette opposition. Romain Duris est magistral.
Selon vous, lesquels manquent-ils ? Quels sont vos préférences ? Je prépare déjà une autre liste 😉