Nous continuons de longer la côte espagnole qui nous livre depuis Valence des paysages somptueux. De longues et hautes falaises colorées se jettent abruptement dans la mer qui les grignotte patiemment creusant grottes et abris où nichent des hirondelles. L’eau est poissonneuse, et joue de clémence pour porter le Santana d’une étape à l’autre.
Valence est après Barcelone la plus grande ville où nous accostons. La nouvelle marina, construite pour une America’s Cup, est démesurée mais il y a toujours une petite place pour nous (en insistant un peu…). Je pars prospecter la ville en courant et découvre un bord de mer au style Los Angeles : plage immense, beach volley, promenade extrêmement large pavée de noms de réalisateurs et acteurs de cinéma et avenue de palmiers. Le vent chaud souffle le sable créant un nuage saharien qui couvre une partie de la ville.
Nous nous sommes arrangés pour arriver plus tôt, ce qui nous laisse le loisir de faire un tour en ville. Le centre ville historique est loin du bord de mer alors nous optons pour un taxi. Le trajet nous fait comprendre la taille de la ville. Valence est un trésor d’architecture et les styles successifs invitent à la découverte. Nous nous engouffrons dans les rues heureusement ombragées et nous perdons rapidement dans un bar à tapas qui sert en plus le cocktail local : Aguas de Valencia (jus d’orange, vodka et beaucoup de glace).
Nous décidons de passer la nuit suivante dans une crique. Avec une application richement documentée (Navily) et quelques cartes sur la table nous misons sur l’Ambola Llod Marí (dit aussi Cala en Caló). Une fois amarré au corps mort sur poace, nul ne peut être plus près de la falaise. En un plongeon et quelques brassées on peut la toucher. Puis s’aventurer dans quelques grottes naturelles entendre l’écho et les hirondelles piailler. Elles sont chez elles ici et partagent opportunément les lieux avec le monde aquatique, foisonnant il faut le dire !
Les nuits dans les criques sont particulières. Et sans doute les meilleures. Si le Santana s’accomode bien des ports d’accueil, il faut lui tolérer le roulis de la pleine mer (même calme), l’eau et l’électricité limitée et le relatif confinement. Neanmoins, cela en vaut la peine ! La nature nous enveloppe et la quiétude du lieu est d’une incomparable sérénité.
Santa Pola est une ville balnéaire comme savent le faire les Espagnols : un amoncellement de haut buildings, une large plage de sable fin et des touristes de toute l’Europe. Néanmoins un calme relatif règne aujourd’hui, sous l’influence d’un soleil se plomb que ni l’air ni l’eau ne soulage vraiment. Une mer d’un mètre de fond chauffe comme un bain marie. Les scooters, pédalos et autres bouées tractées se donnent en spectacle devant des familles qui passent leur temps à lire ou téléphoner sur leur fauteuil de plage, abrité d’un parasol. Nous nous faisons à la culture locale facilement… Les services ici sont bien développés et notre escale est d’un grand confort, agrémentée d’une bonne dose de Sangria au grill de la plage : Los Curros.
Je vous écris du bateau où un dauphin a subrepticement fait une apparition ce matin (repérée par mon père seulement). Le bateau ronronne en direction de Carthagène, notre prochaine étape.