Pour clôturer cette fin de saison de triathlon, je me suis inscrit au triathlon de Carqueiranne, près de Toulon Les triathlon loin de Paris ne sont pas à ma préférence pour des raisons logistiques, mais offrent néanmoins des avantages qui compensent : un décor plus naturel et surtout une natation dans la mer ! Carqueiranne s’est aussi imposé à mon programme car j’ai pu profiter d’un hébergement familial à un jet de pierre de la ligne de départ. Et pour changer, la distance ne sera pas un M (1,5km + 40km + 10km) mais un S (750m + 20km + 5km), contrairement à mon habitude.

Le transport est une affaire en soi. C’est le quatrième sport des triathlon en région. Je me rends en vélo à la gare TGV, muni de ma housse de transport, obligatoire pour embarquer ma monture à bord. Dans la gare, je n’ai désormais besoin que de 20 minutes pour « démonter » mon vélo, c’est à dire ôter la selle, les roues et les pédales, que je glisse dans les espaces réservés dans la housse. Même en faisant attention, une fois fermé l’ensemble informe ne rappelle aucun bagage connu, et attire des regards interrogateurs d’autres voyageurs : « mais que transporte-t-il ? », « est-ce que ça va rentrer dans les espaces à bagages » (question que je me pose aussi…) et même une fois une question à haute voix d’un voyageur comique : « c’est un cadavre ? »… C’est dire de la monstruosité et de l’encombrement de la chose. Pour moi l’étape suivante et de retrouve ma conjointe qui transporte le reste de mon équipement sportif par le métro. Pour ce poste à haute responsabilité, je l’ai promue Directrice technique (pour faire passer la pilule). C’est un poste indispensable pour prendre le TGV avec tout mon bardas ! Il n’en va pas de même en TER où les espaces sont plus grands et mieux définis, comme des porte-vélos. Ensuite, je cherche à atteindre ma voiture le plus « vite » possible, mon cadavre sur l’épaule, afin d’avoir le plus de place possible dans les espaces bagage, prévus apparemment pour une cohorte de voyageurs enfants… D’ailleurs tout le monde fait pareil, dans l’espoir de trouver un espace pour sa valise. Par chance cette fois-ci je peux le mettre à plat au milieu de la voiture, dans l’espace bagage que les voyageurs débutant ne connaissent pas encore. Nous devons échanger quelques valises, sous l’œil plutôt bienveillant des autres propriétaires. Tout en sueur, car l’opération est physique, je prends ma place. A Toulon, une piste cyclable « du littoral » est le moyen parfait pour rejoindre ma destination alors que le reste de mon équipe (constitué de ma Directrice technique) prend le bus.

Quand j’ai parlé d’inscription au triathlon, j’ai un peu menti. M’y étant pris trop tard, je n’ai pu que prétendre à la liste d’attente. Bien que l’échéance figure à mon agenda depuis longtemps, un petit couac d’organisation m’a fait passer l’inscription et me rajoute un stress inutile jusqu’au dernier moment. Je dois tout faire comme si j’étais inscrit, mais sans savoir si je ne devrai pas me contenter d’être spectateur…

Le parc à vélo est censé fermé à 13h (pour un départ à 14h), mais les concurrents arrivent nonchalamment jusqu’à 13h15. Je trépigne près du stand d’inscription, et décroche mon dossard 297 à 13h20. Je file au parc à vélo, qui longe la plage, et installe tout mon nécessaire. A part pour l’inscription, je me sens beaucoup moins stressé qu’à mes derniers triathlons. L’habitude, sans doute, et les distances réduites.

La mer est agité alors que tous les participants s’amassent sur la plage. J’apprends que le départ natation se fera 4 par 4, toutes les 5 secondes, lissant la mise à l’eau et évitant la pénible cohue traditionnelle. Le temps est calculé par personne, grâce à une puce attachée à la cheville. Je démarre dans les premiers.

Le début de la natation est une épreuve. Face au vagues, j’avale beaucoup d’eau. Pour autant la grosse bouée triangulaire rouge reste bien visible. Dès le premier virage la nage est facilité, les vagues arrivant désormais de profil. Malgré une bonne visibilité et peu de concurrents dans les pattes, je prends une trajectoire très extérieure, loin d’être optimale.

A la sortie de l’eau, je me change relativement vite et saute sur mon vélo dont j’avais fixé les chaussures à l’aide d’élastiques (voir mon précédent billet). Je fais une bonne transition et m’élance vers les 20km autour d’une colline forestière. Le drafting est interdit. Je garde mes distances et m’écarte pour ne pas laisser de doute. Je fais bien car l’arbitre en scooter colle un carton bleu au coureur qui me précède ! Il devra courir une boucle de pénalité. A défaut de doubler des concurrents, je redouble de vigilance. On reste proches les uns des autres quand même car on a parfois des allures identiques. J’arrive à bien défendre ma place et même dépasser quelques cyclistes en fin de parcours.

La deuxième transition est la plus facile car il y a moins de matériel à gérer : enfiler les chaussures (sans chaussettes !) et ôter le casque. La course à pied commence par une absurde montée dans une pinède, plus proche de l’escalade que de la course !  En file indienne, il ne nous manque plus qu’un piolet en main pour faire une reconstitution du Klondike (bon ok, la neige en moins). Ce n’est qu’un court temps heureusement. Le reste du parcours reste exigent : de très fortes montées, des cailloux, beaucoup de virages et de petits passages. Malgré cela, je tiens le coup et j’arrive à prendre une bonne allure, et même si j’ai zéro entraînement avec dénivelé, je rattrape plusieurs concurrents. Boostés par mes proches et dopé par un verre de coca au ravitaillement (le souffle à l’issue de la pire montée m’empêche d’en boire même une gorgée…), je franchis la ligne d’arrivée en 1h14, 70ème sur 300.

Les nombreux clubs de la régions annonçaient la couleur. Moi qui croyait défier des touristes de fin de saison, j’ai vite compris à qui j’avais affaire. La rivalité est cependant absente, tellement l’ambiance est bonne et l’organisation à la parfaite croisée entre décontraction et efficacité : un départ pile à l’heure (rarissime), des bénévoles bien placés sur le parcours vélo, une animation au micro digne des pros… ont rendu cette course déjà incontournable à mon planning sportif.

Si la fatigue à l’issue du S semble similaire à celle d’un M, c’est les heures qui suivent qui font la différence. La récupération est plus rapide, et le lendemain je ne peux m’empêcher de m’évader dans les petites routes du pays pour profiter des paysages.

Cette sortie symbolise aussi ma première sortie « hors entraînement » et marque la fin de six mois d’entraînement. Je vais retrouver mes heures du matin, en particulier le samedi et dimanche ! Jusqu’à la saison prochaine 😉

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3 commentaires

  1. Sympa on s’y croirait ! Y a pas de photos ? La course en dénivelé ça doit être pénible ! Bonnes futures grasses mats !

  2. Bravo ! Pour la performance physique ET littéraire ! C’est très sympa à lire, drôle et vivant !

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