« Ils chantent leur joie d’être ensemble, et Minnie, ayant persuadé Johnson qu’il doit passer la nuit chez elle, car il neige, prépare un lit devant le feu. On entend du bruit dehors. Minnie cache Johnson derrière les rideaux du lit et ouvre. Ce sont Rance, Nick, Ashby et Sonora qui s’inquiétaient : ils ont découvert que Johnson n’était autre que Ramerrez. Castro les a conduits à sa cachette. Là, Nina Micheltorena leur a montré une photo de lui – Rance la tend à Minnie, qui rit bruyamment.
Elle leur dit bonsoir, puis se tourne vers Johnson, furieuse. Il avoue qu’il était venu avec l’intention de voler, mais qu’il a changé d’avis en la voyant. Il raconte sa vie dans une aria : son père était un bandit ; quand il est mort, il y a six mois, il ne laissait rien pour sa mère, ses frères et lui-même, sinon sa bande de malfaiteurs (« Or son sei mesi ») ; il ne lui restait plus qu’à courir les chemins ; mais du jour où il a rencontré Minnie, il a rêvé de mener une vie honnête.
Il se précipite dehors, et un coup de feu retentit. Un corps s’écroule contre la porte. Minnie ouvre et il entre en titubant. Elle s’écrie qu’elle l’aime et souhaite l’aider, et le cache dans le grenier. Rance cherche sa proie dans tous les coins et demande à Minnie de jurer qu’elle ne le cache pas. Il veut l’embrasser, elle le repousse et il l’accuse d’aimer le bandit. Avec un geste de défi, il affirme à Minnie qu’elle ne sera jamais à Johnson. Une goutte de sang tombe sur sa main, puis une autre. Rance crie à Johnson de sortir de sa cachette. Aidé par Minnie, celui-ci descend l’échelle et s’évanouit en touchant le sol. Minnie, désespérée, fait une dernière tentative. Elle propose à rance de jouer au poker. Si elle gagne, elle sera maîtresse de la vie de Johnson. Mais si elle perd, elle cédera à Rance. Il ne peut résister à la tentation du jeu. Ils jouent et gagnent chacun une fois. Avant la dernière donne, Minnie, prise d’angoisse, demande à Rance de lui servir un verre. Elle substitue à ses cartes celles qu’elle avait dissimulées auparavant dans son bas. Quand Rance lui montre trois rois, elle étale trois as et une paire. Rance quitte la cabane »
Extrait de « Tout l’opéra » de Kobbé. Il s’agit du deuxième acte de La Fanciulla del West.