L’adversaire est un roman d’Emmanuel Carrère de 2000, repris au cinéma en 2002 par Nicole Garcia avec Daniel Auteuil dans le rôle titre de Jean-Claude Romand. Je n’ai lu le livre ni vu le film… mais assisté à une pièce de théâtre qui a mis en scène une rencontre avec l’écrivain qui décida de relater cette histoire lugubre et invraisemblable.
L’histoire de Jean-Claude Romand qui, en janvier 1993, tua ses deux enfants, sa femme et ses deux parents après qu’ils soient sur le point de découvrir son terrible secret ; celui d’avoir menti pendant 18 ans sur qui il était vraiment. Ou plutôt sur qui il n’était pas : un éminent docteur oeuvrant pour l’OMS à Genève. Après avoir échoué (par sa non présence) au dernier examen de médecine, il se réinscrit les 10 années suivantes et fit croire à tous ses proches la carrière qu’il s’inventa.
Cette histoire absolument inimaginable fut pourtant la sienne. Par des subterfuges malhonnêtes, il réussit à entretenir ce mensonge à tous ceux qu’il aimait. La pièce relate certains des faits, dans une chronologie originale et un jeu d’acteur très au point. Le tout rythmé par un piano sur des extraits d’airs classique connus ou des effets de pédales et harmonies douces-amères. Le scénario pèche à mon goût par un déséquilibre des scènes du procès surabondantes et un manque de recul médical voire philosophique sur ce qu’une telle histoire peut nous apporter à nous. Les scènes tournent parfois au voyeurisme et si on est très curieux de savoir comment il opéra sa supercherie géante, on se demande surtout pourquoi il fut mené à la mettre en oeuvre et à la taire.
Je recommande toutefois chaudement cette pièce. Par ailleurs cette salle de théâtre fut une vraie découverte pour moi et offre un décor impressionant.
La pièce se joue au théâtre Paris-Villette, jusqu’au 26 mars. Plus d’informations ici : http://www.theatre-paris-villette.fr/spectacle/ladversaire-2016-03-16/