Le concerto pour violon, dit « à la mémoire d’un ange » d’Alban Berg et la quatrième symphonie de Mahler étaient au programme du concert du jeudi 19 mai 2016 à la Philharmonie de Paris. Plutôt favorable à la construction de programmes en apposition d’œuvres complémentaires, j’ai choisi ce concert dans l’épais programme de la Philharmonie.

Berg compose son concerto en souvenir à Manon Groppius, fille d’Alma Mahler, morte à 17 ans. Les musicologues ne sont pas tous d’accord, mais le public a plutôt adhéré à cette oeuvre, pourtant propice à faire fuir les moins aventureux, puisque dodécaphonique (les musicologues ne sont pas tout à fait d’accord non plus, Berg prenant des libertés sur ce point). Le concerto est très triste, d’un grand lyrisme, et s’il déroute par son harmonie instable, il est indéniable qu’il porte un message musical puissant, que l’orchestre et la soliste, Isabelle Faust, ont porté avec une grande conviction ce soir-là. La salle porte le son avec beaucoup de précision, restituant les moindres inflexions des cordes du violon, qui plongent les 2400 spectateurs (salle presque comble) dans un silence profond.

Daniel Harding, à la baguette de l’Orchestre de Paris s’attaque à la voluptueuse quatrième symphonie de Mahler, programme qui lui sied bien.  La composition de la symphonie pris du temps à Mahler, de juillet 1899 à août 1900. Il reprit un thème de du lied Des Knaben Wunderhorn, écrit en 1892, pour le quatrième mouvement, qui servit de catalyseur aux autres mouvements. Le second mouvement est un scherzo très virtuose dans l’écriture, qui nécessite un premier violon accordé un ton au-dessus de sa tonalité habituelle, donnant un aspect villageois marqué, dans un halètement inquiétante. Le quatrième mouvement fait appel à une soprano.

L’écriture de la symphonie est relativement classique, et met en musique des thèmes villageois dans un élan mélodique toujours remarquable. Daniel Harding est passionnant du début jusqu’à la fin, et garde une tension constante tirant à mon avis le meilleur de l’orchestre de Paris en particulier dans les mouvements lents et les notes tenues. En une heure de symphonie, il est difficile de décrocher.

Ecoutez le scherzo de la symphonie sur Deezer.

J’aimerais citer la symphonie de Bério dont le quatrième mouvement, bourré de citations et d’une énergie incroyable, s’inspire du scherzo (deuxième mouvement) de cette symphonie.

J’ai tiré l’image d’en-tête de cet article de blog.

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