La philharmonie occupe encore quelques occasionnelles soirées musicales, et ce n’est pas fini. Pour l’heure (c’était jeudi 14 janvier tout de même…), c’est de Mozart qu’on parle, avec son inoubliable requiem en plat de résistance.

Son oeuvre ultime est précédée, en première partie, d’un concerto pour piano qu’il serait dommage d’éclipser. Cette fois à droite de la scène sur les premiers balcons, j’expérimente une nouvelle position pour profiter de l’acoustique du concert. Et comme toujours, à contre courant de la tendance sur le sujet, je reste plein de réserves sur l’acoustique de cette salle pour le piano. La clarté du jeu de Peter Serkin ne parvient pas jusqu’à moi, mais la musicalité de l’ensemble est toutefois bien perceptible. Bertrand de Billy dirige l’orchestre de Paris.

Le concerto est le n°19 en fa majeur, K.459 dit « premier concerto du couronnement » car révélé à Francfort à l’occasion du couronnement de Léopold II en 1790 (l’oeuvre fut composée en 1784). On se délecte comme d’habitude des thèmes joyeux et virevoltants de Mozart, très bien servis par le pianiste par un bel canto galant. L’orchestre semble très légèrement en-deça, aplatissant quelque peut la souplesse de ces thèmes, sans toutefois les dénaturer. Le piano jouit (ou pâti…) d’une résonance notable, mise à profit dans l’aria des variations Goldberg données en bis par Peter Serkin sous des applaudissements toujours aussi chaleureux dans cette salle.

Cela fait une première partie relativement courte, mais plus aurait été trop pour compléter le requiem. Je reprends le livret écrit par Frédéric Sounac : « Composé en 1791 et inachevé, le Requiem de Mozart est assurément l’une des partitions qui ont acquis, dans l’histoire de la musique, un statut quasi-légendaire. […] On sait aujourd’hui que le commanditaire, représenté par « l’homme gris » frappant tel un funeste messager à la porte du logis mozartien, était le compte Franz de Walsegg, qui avait pris l’habitude de s’attribuer des œuvres secrètement rémunérées aux plus talentueux compositeurs ». Le chœur de l’orchestre de Paris et les quatre solistes (voir programme plus bas) servent magnifiquement cette oeuvre exigeante dont la longueur ne suffit pas à en faire perdre l’attention. Bertrand de Billy met une attention particulière à fondre le chœur et l’orchestre qu’il dirige vraiment comme un seul corps. En tant qu’ancien choriste amateur, je me délecte, en particulier presque face au chef, des indications qu’il donne. On en profite vraiment. Un rappel (le Dies Irae), s’est avéré plus que jamais inutile car comme souvent déstructurant (non, je n’aime pas les bis).

Programme

BERTRAND DE BILLY – Direction
PETER SERKIN – Piano
CHŒUR DE L’ORCHESTRE DE PARIS
Ruth Ziesak – Soprano
Lionel Sow – Chef de chœur
Marianne Crebassa – Mezzo-Soprano
Maximilian Schmitt – Ténor
Nahuel di Pierro – Basse

Image  © Marco Borggreve

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