Les événements ne se déroulent jamais comme ils le devraient. Ainsi l’entreprise MartinJobs m’a fait une proposition honnête les premiers, car ils étaient dans les premiers dans mon démarchage (rappelez-vous, comme j’envoie seulement une candidature par jour ou par deux jours, finalement il y a de l’écart entre la première et la dernière entreprise contactée !). Le lundi j’avais une proposition concrète. Le mardi cependant je devais voir FreezMe, qui, sur le papier, correspondait plus à mon poste. Ainsi je mets en attente le premier en disant que je dois voir un autre qui a l’air bien. En gros : honnêteté, mais pas trop de détails non plus. Les faire attendre sans raison met en doute la motivation à mon avis.

Au premier entretien chez FreezMe j’ai vite compris que ça collait bien. Je leur ai aussi expliqué la situation, en disant que l’autre (sans le nommer) attendait une réponse. C’est une stratégie connue, qui pour le coup était véridique. Vous pouvez également l’inventer pour faire trépigner, monter l’enchère ou accélérer la procédure. En l’occurrence c’est ce dernier cas qui me préoccupait le plus. La situation dans laquelle il me fallait absolument être était d’avoir deux offres concrètes et choisir (ou les mettre en concurrence sur le salaire ou les clauses par exemple).

Le pire des cas aurait été que la MartinJobs me mette un ultimatum ou annule son offre car je traînais trop. Deux facteurs ne leur a pas permis d’en arriver là : premièrement ils veulent vraiment de moi, et deuxièmement je leur dis que je reste motivé et que pour l’instant ils ont ma faveur (la motivation prend un coup dans ces cas, je suis persuadé que le choix final se fait toujours la nuit, en dormant ! Ne pas se décider le jour même ! :)). Il faut les avoir au téléphone dans ce cas, avec le double exercice de 1. les rassurer, et 2. ne pas trop en dire. Naturellement les clauses peuvent varier : ils montent le salaire, lâchent quelques avantages… C’est tout à mon avantage. Je voulais simplement les faire attendre dans ce cas. Dans le cas où ils ont d’autres candidats concurrents, il faut être encore plus fin, et continuer de se mettre en valeur tout en les faisant attendre.

De l’autre côté, FreezMe a accéléré au maximum son processus, mais n’a pas lâché sur leurs conditions d’embauche, notamment le test technique (très long dans leur cas, et pas facile !) et une signature du PDG pour l’offre (temps aléatoire). Mais globalement, j’ai eu une offre en moins d’une semaine entre le premier entretien, et la signature, puisqu’en effet j’ai signé. Rappelez-vous, j’avais « mal » postulé au départ, et je les ai croisé par hasard à un salon ! Quelques jours plus tard je signe. Le hasard fait partie de l’art de la guerre. Il faut le saisir au vol !

D’autres entreprises reviennent également vers moi durant ce processus. Il faut gérer par affection et intérêt : on fait attendre celles qui intéressent moins, on va aux entretiens « pour voir »… En tout cas je reste au taquet et je répond dans des délais raisonnables, au moins par politesse !

Le salaire

Je donne perso un prix quand on me le demande, et suis plus ou moins flexible en fonction des conditions et de mon intérêt pour l’entreprise. Je ne me pose pas la question du « salaire minimum auquel je ne répond pas à l’offre », même si dans le fond il existe. Il est également différent selon les entreprises où je postule. Ne serait-ce que par le secteur et la taille. Le mieux dans ce cas, c’est d’en parler au dernier moment, et de faire la moue dès qu’ils annoncent un prix. Mais si vous arrivez à leur faire annoncer un prix avant le vôtre, vous êtes déjà fortiche ! 🙂 C’est la raison pour laquelle j’annonce plus haut. Comme tout le monde, en fait 🙂

Ah et oui, j’ai eu le coup de « de toutes façons on vous demandera vos fiches de paye pour des raisons administratives ». C’est une arnaque, ou disons une « technique de négociation ». Là j’ai dit : STOP. Non je ne donnerai pas mes anciennes fiches de paye, car ça tue simplement la négociation. Imaginez si avant d’acheter un article à un vendeur vous lui demandiez son prix d’achat ? Il est évident qu’il ne le donnera pas ! Idem pour moi. Je leur ai rappelé les bases de la négociation : les compétences, l’expérience, le marché. Avec ça on discute. Si d’autres arguments viennent sur le tapis (autres salaires dans l’entreprise, crise, etc), alors il faut des faits : montrez-moi les autres salaires ? Donnez-moi des références salariales réalistes ? Bien sûr ils ne le feront pas, ce qui recentre la négociation sur mon triptyque.

Comme dit mon père : quand on négocie il faut être prêt à perdre. A combien ne descendrez-vous pas ? A combien pouvez-vous vraiment les maintenir ? Avoir d’autres salaires dans la boîte ça aide (réseauter réseauter) ou postes similaires dans d’autres boîtes. C’est surtout de la discussion. Il faut convaincre. Parfois il faut négocier par mail, d’autres par téléphone (mais alors, ne pas trop en dire, jouer les blancs, les réactions explicites etc). Même s’il faut être prêt à perdre, on ne perd pas tout de suite, sur une phrase, et on ne perd pas tout non plus ! C’est en fait un exercice assez flexible, qui se joue en plusieurs fois.

Pour conclure sur ce tétrapost, je retiendrai les évènements suivants :

  • Pour la première fois, je n’ai fait aucun entretien en costume, qui était pourtant légion dans mes précédentes recherches, quel que soit le poste. Deux raisons à ça : je ne retrouve plus les chaussures qui vont avec ; et je préfère maintenant avoir l’air d’un employé de l’entreprise visée dès le premier entretien plutôt que de paraître le mieux possible (et en décalage).
  • J’ai extrêmement ciblé les entreprises que je voulais, et fait les meilleurs mails de motivation et CV possible. Et ça a payé.
  • J’ai préparé un discours oral accompagnant mon CV afin qu’il soit le plus clair et le plus structuré possible, sans en avoir l’air (ne pas passer pour un psycho-rigide). En discutant avec une RH j’ai appris que la question « présentez-vous », anodine et ouverte, permettait de voir les qualités de synthèses des candidats. On peut se présenter en 1 minute, 15 minutes ou 1 heure. Dans les trois cas, on ne dit pas la même chose ! Et dans le troisième cas, vous êtes chiant.

A bientôt.

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