Comme d’hab j’entends pas mon réveil. Donc je me lève quand je me lève ! 7h en général. Un pamplemousse et une banane m’attendent dans le frigo. Cool, des vitamines. Un gars me parle en même temps que je range mes affaires (mouillées). J’ai à peine le temps de voir que les Cévennes ce matin ont un air d’apocalypse. Tout est dans la brume. Il fait frais, mais pas trop froid non plus, ce qui fait un climat propice pour le vélo.

Idem
Autre belle vue 🙂

En discutant avec les autres campeurs hier (le vin et le thé), ils me disent que les causses sont inévitables. Bien sûr, j’ignorais leur existance, alors je leur remercie. Ils me préviennent que c’est dur, mais tant que je suis prévenu, ça va ! Allons-y pour les causses, et c’est sur ma route ! Mais d’abord, le village mignonet de Florac. Il faut monter sec d’abord, puis une grande descente (enfin !) me permet de traverser le Tarnon. Il faut remonter un peu pour Florac, où j’achète quelques vivres indispensables, et refait vivre mon téléphone portable, rigoureusement inutile à Le Pompidou. Puis j’attaque la montée pour la première causse. Hard.

Cette grande montée me scotche sec. A 5 kilomètres heure ça défile pas vite, mais à un moment un panneau « route sinueuse pendant 5 km » me donne un indice précieux. La causse vaut le coup. Ils n’avaient pas tord. Le paysage est très dégagé, presque pas d’arbres. Des petits vallons se chevauchent où des chevaux, moutons et vaches paissent tranquillement. Les couleurs nuancées de vert et d’ocre terre se marient admirablement.

Vue de Florac en montant sur la Causse de Méjean
Vue de Florac en montant sur la Causse de Méjean
Sur la causse
Sur la causse

J’ignore quand arrive la fin de la causse. Je précise que je n’ai pas pu préparer correctement cette étape, car pas d’internet au précédent camping. De plus, il n’est pas toujours aisé de tout prévoir à la fois en terme de distance et de dénivelé. Ca fait beaucoup d’informations pour 6 heures de vélo. Quoiqu’il en soit j’ai une énorme surprise en arrivant au « bord », puisque la route plonge dans une gorge vertigineuse : la gorge du Tarn. Au fond, impassible, le village mignonet de La Malène. La route zigzague beaucoup et chaque virage est l’occasion d’admirer la vue (et de tourner aussi au passage !)

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Vous voyez ce que je veux dire ?
Le bled en bas
Le bled en bas
Moi devant le bled en bas
Moi devant le bled en bas

Et ensuite ? La deuxième causse bien sûr. Le soleil se pointe. Résultat immédiat : je suis trempé en 2 minutes. Je suis en toute petite vitesse pour chaque montée, car mon vélo est chargé, il faut tout tirer ! La deuxième causse est moins impressionante, plus boisée. Elle a quand même la qualité d’être en légère descente sur le dessus. Je me laisse presque aller (là, mon bardas a tendance à me pousser), le temps de prendre ne photo ici et là et de manger une tomate et quelques figues achetées à Florac. Délicieuses ! Et de l’autre côté, c’en est fini des Cévennes. Le Lot coule et en marque la limite.

Fin d’étape pour moi, je n’ai plus qu’à me laisser glisser vers Nasbinals. GROSSIERE ERREUR. Ceux qui connaissent leur géographie (donc pas moi) l’auront compris. Nasbinals est une station de ski de fond, et il faut d’abord franchir le PLATEAU DE L’AUBRAC.  A St-Germain du Teil je sens l’arnaque. Le nom Aubrac me dit vaguement quelque chose, surtout quand il est apposé à « plateau » et d’ailleurs ma route s’appelle « route de l’Aubrac ». Ca monte rude. Après deux causses à mille mètres d’altitude (en partant de 500) plus Florac en premier col, ça commence à faire beaucoup. Bon on va pas me faire le coup de 1000 mètres de dénivelé non plus. Il est 600m. 700m. Je commence à flancher mentalement. 800m. Je flanche franchement. J’ai encore des jambes mais le mental suit pas. Je n’étais pas préparé à ça. Je fais le point sur ma bouffe : une barre de céréales, deux figues, une conserve… du chocolat ! Je pourrais camper à la sauvage. 900m. Fait chier. 1000m sérieux ? Et oui, ce plateau est plus haut que les causses. Je tombe de haut, mais c’est pas fini. J’ai enfin une information d’un col. Je suis à 1100m. Le col du Trébatut. Mais ça monte encore. Vers le col de Bonnecombe. A 6 kilomètres (note : je roule à 5 km/h). Il est à plus de 1300m d’altitude.

A ce moment-là un mirage apparaît. Un cycliste me double, sur cette route très peu empruntée. Il va vers Nabastag aussi. (marre de retenir ce nom de ville tout pourri). Il a une bonne foulée le bougre. Je le prends en suite et on discute. Ca fait passer le temps, et c’est ce qu’il fallait à mon mental. On passe le col, et le plateau de l’Aubrac se découvre. L’herbe couleur or est balayée par un vent qui nous vient de dos. On fuse à 40 km/h en zigzaguant sur la route sinueuse. Après plus de 6h de route, rien n’est plus exaltant. On descend sur Nastarace puis on se sépare. Ce richard va en gîte d’étape à 12 euros la nuit. Le camping municipal me sied bien. Même s’il faut pédaler pour y arriver. Ptêt bien que je me mangerai une saucisse Aligot ? Tout le monde en parle ici. (ou je sais c’est censé être connu. Je fais ce voyage pour mieux connaître la France aussi !)

Pour résumer, étape très difficile, je remettrai pas ça. Bon désolé je parle je parle. Pour vous remercier voici encore des photos.

Le mirage devait bien exister.
Le mirage devait bien exister.
Sur l'Aubrac
Sur l’Aubrac. Combien ça fait de saucisses ?

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4 commentaires

  1. Mon moral a flanchi rien qu’en lisant le dénivelé ! C’est quand-même une belle nature dans ce coin là. La faune est pas mal aussi.

  2. Superbes images
    Bon courage et félicitations pour ce beau périple
    Bisous de nous deux

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